La Renaissance Lochoise - Octobre 2011

Il a grandi à 100 à l’heure !

Le derrière au ras du sol, il a l’air tout frêle au volant de son bolide. Quand il enlève son casque, il dévoile des traits fins, vestiges d’une adolescence pas si lointaine. Pourtant, quand il étend son mètre 90 hors de l’habitacle, c’est une toute autre impression qu’il dégage.
À 23 ans à peine, Anthony Cosson fait déjà la fierté de tout un village. À Bossay-sur-Claise, ça fait un moment qu’on connaît le talent du gamin. « C’est vrai que les gens râlaient pas mal quand j’étais plus jeune. Mais je les comprends maintenant. J’en faisais un bruit, avec mes machines bricolées de partout. Tous les soirs, dès que ma journée était terminée, je sautais au volant d’une voiture et j’allais m’éclater dans les chemins du coin. » Le sourire malicieux de l’enfant qui confesse une bêtise.
Depuis ses 10 ans, dans le grand jardin attenant au garage, il en a usé, le « petit » Tony. Et pas les moins résistantes. « J’ai la chance d’avoir grandi dans le garage familial. Avec mon père, on récupérait des voitures destinées à la casse, on bidouillait et ensuite, je me faisais la main dessus. » Autant dire qu’à ses 18 ans, le permis n’a été qu’une formalité. Le garçon avait déjà quelques kilomètres au compteur. Et quelques certitudes aussi.

Plus vite, plus fort

La suite, c’est l’ascension folle d’un talent hors norme. Dès ses premières courses, il surclasse les plus chevronnés. Même son père ne fait pas long feu face aux performances du fiston. En 2007, pour sa première année en compétition, il termine deuxième de la Coupe de France de la montagne. Coupe qu’il remporte l’année suivante au volant de sa Clio RS. Et il remet ça en 2009, au volant d’une BMW M3. Le doublé Coupe de France – Championnat. À 20 ans… En 2010, c’est sur une Porsche 996 GT, puis sur une 997 qu’il se lance à l’assaut de la montagne. Résultat, vice-champion de France. Pas de titre ! Puis le sacre 2011. Anthony ne compte pas s'en arrêter là. « J’ai toujours su, dans le fond, que ça allait le faire. Quand, plus petit, je regardais les courses, je me disais toujours : « tiens, il aurait pu gagner du temps ici » ou « s’il l’avait pris plus serré, ça passait aussi »… J’aimais le spectacle, oui, mais j’essayais toujours de voir comment moi, j’aurais fait. »

Comme les grands ?

Presque un an après son titre honorifique d’ « espoir de l’année » décerné par le magazine Echappement (après Auriol en 83, Loeb en 97 et Ogier en 2007, notamment), c’est vers le Rallye que Tony compte se tourner. Quelques coups d’essai qui se sont révélés coups de maître, cette année, ont suffi à le conforter dans cette nouvelle voie. Début avril, si tous les financements ont été trouvés d’ici là, il devrait prendre le départ de la première manche du championnat de France des Rallyes sur sa Porsche 997 GT. Pour suivre la trace de ses glorieux aînés ? Vrooomm…